Avant d’organiser un événement de quartier, il faut tout savoir sur les cercles ! Le cercle est la pratique réparatrice la plus fondamentale et constituera la structure de base de chaque rassemblement de quartier. Nous expliquons ici pourquoi cela est si important et comment faciliter une véritable conversation en cercle.
Les cercles servent essentiellement de lieu sûr où tous les participants peuvent s’exprimer de manière constructive et respectueuse afin de mieux se comprendre. En misant sur la connexion et la communication ouverte, nous posons les bases d’une communauté dynamique, stimulante et équitable où chacun se sent bien. En se référant à la pyramide de prévention (voir partie 1, chapitre 5), on peut distinguer les cercles proactifs (niveaux 1 et 2 de la pyramide de prévention) et les cercles réactifs (niveaux 3 et 4). Les cercles proactifs visent à :
- améliorer le cadre de vie général (niveau 1) en apprenant à mieux se connaître;
- développer un sentiment d’appartenance à une communauté plus fort;
- discuter et aborder une tâche spécifique (niveau 2), par ex. organiser un événement du Nouvel An pour le quartier ou établir des principes de quartier.
Les cercles réactifs se concentrent sur un problème particulier (par exemple la propreté) ou un conflit et peuvent être de nature spécifiquement préventive (niveau 3, voir aussi l’outil n°8) ou curative (niveau 4, voir aussi les outils n°9 et n°10).
Tous les cercles, qu’il s’agisse d’un cercle d’introduction ou d’une conférence réparatrice (outil n°10), suivent tous plus ou moins les mêmes principes de base :
- Les participants sont assis en cercle (de préférence sans table). Le cercle symbolise l’égalité et l’unité. Dans un cercle, tout le monde peut établir un contact visuel avec tous les autres participants.
- Les cercles sont animés par un animateur qui introduit le sujet de la conversation, donne le ton, introduit et surveille certaines règles de conversation de base et s’assure que tout le monde peut parler.
- Tout le monde a son mot à dire. Chacun a le droit de se sentir entendu et de participer à la prise de décision sur les questions qui le concernent. Les cercles aident à empêcher une personne de dominer la conversation. Il est demandé aux participants d’être concis. Sinon, ça devient vite ennuyeux pour les autres.
- Il est explicitement demandé aux participants de ne pas s’interrompre. Ceci est important pour que la conversation reste sûre et équitable. On ne peut pas parler librement quand on craint que quelqu’un ne l’interrompe ou qu’on doive défendre son opinion.
- Remerciez les participants pour leurs contributions. Cette attitude reconnaissante reconnaît le fait que les participants s’exposent et encourage la participation active de toutes les personnes présentes.
Ces lignes directrices sont conçues pour permettre un échange authentique. Ils sont simples mais nécessitent une discipline appliquée de manière cohérente.
Le rôle de l’animateur est crucial pour le succès d’une conversation en cercle. Ils exposent le pourquoi et le comment du rassemblement. Ils définissent des attentes claires et communiquent qu’ils attendent de la coopération et du respect de chacun. Bien que l’animateur ne soit pas responsable de ce qui est dit, il est responsable de:
- assurer un processus sûr;
- guider la conversation dans le but de favoriser la connexion entre les membres du groupe et;
- surveiller le respect des règles.
Certains animateurs utilisent un « morceau de parole » ou un bâton de parole pour structurer le cercle qu’ils animent. Une pièce parlante nous permet de parler en toute tranquillité. L’idée est que seule la personne qui tient le morceau de parole peut parler – à l’exception de l’animateur qui peut poser une question de clarification, faire un commentaire ou interrompre. L’utilisation d’un morceau parlant souligne que la personne qui parle mérite toute l’attention du groupe.